Echappée à Theizé, Rhône-Alpes

Theizé et les pierres dorées — © Stéphane Perraud

Le Beaujolais est surtout connu pour son vin. Mais c’est aussi le pays des pierres dorées, ces blocs de calcaires teintés d’oxyde de fer qui réfléchissent la lumière. Au printemps, les maisons s’illuminent sous les rayons du soleil. Le village de Theizé est presque entièrement construit avec ces fameuses pierres dorées. Il recèle aussi quelques trésors : un château, deux églises, un café « provençal », une épicerie bio et de belles balades. Une visite s’impose.

Un petit air du Sud

Ici, les tilleuls remplacent les platanes. Sur la terrasse de La feuillée, on se croirait dans le Midi, l’accent en moins, le canon de Beaujolais en plus. Le café restaurant attire dès l’aube les anciens du village, rejoints par des randonneurs à l’heure du déjeuner et les familles en soirée. Jean Marc Nabet vient de racheter l’établissement qu’il fréquentait enfant et lui a donné un vrai coup de jeune. « Je propose une cuisine de terroir revisitée et des petites verrines à partager à l’heure de l’apéro : grattons de canard, légumes du soleil, boudin noir, rillette de sardine… Tout est fait maison. » Le dimanche matin, ne manquez pas le traditionnel « mâchon », un repas à base de cochonnailles lyonnaises. L’ancêtre du brunch…

Du bio et du local

À Theizé, on mange bio sans le savoir. « Nous ne l’indiquons pas sur la vitrine, mais la quasi totalité de nos produits sont issus de l’agriculture biologique, exceptés quelques fromages locaux », expliquent Claire et Jean-Christophe Bourbon, qui ont ouvert il y a cinq ans l’Epicerie des Colibris au centre du village. À l’origine, Claire était consultante en management et Jean-Christophe, vigneron. « Il n’y avait pas d’épicerie ici et on en avait marre d’aller faire nos courses loin de chez nous. On a donc monté ce commerce. Les habitants ont vite adhéré. » Ensemble, ils prouvent que le bio local a toute sa place à la campagne. Et ils font des émules. La boulangerie voisine a rouvert et vient de passer en bio. Une petite révolution.

Des œufs et des patates

Sacrilège. Au pays de la vigne, on choisit de vous parler d’œufs et de pommes de terre ! Un choix assumé, car ce sont les deux produits phares des Jardins du Colombier. Nicolas Baudonnel, seul maraîcher du village, s’est récemment installé en bio sur… un ancien vignoble ! « Sur 2 hectares, j’ai monté une petite ferme permacole. Mes 180 poulettes mangent les déchets issus des cultures. Elles gambadent toute
la journée sous les cerisiers. Certaines dorment même dans les arbres. » Comme Nicolas travaille seul, il ne peut pas accueillir ses clients sur place, mais ses œufs et ses légumes sont en vente à l’épicerie du village, 300 mètres plus haut. De l’hyper local.

Balade patrimoniale

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Départ au centre du village, devant la Croix des Enfants. Montez jusqu’à l’église romane et gagnez le château de Rochebonne avec sa façade en pierres dorées. Retournez-vous. Certains jours, on aperçoit le Mont Blanc ! Suivez ensuite le sentier des cadoles, balisé en rouge. Ce sont d’anciennes cabanes de pierres sèches. Le début du sentier est raide. Dans la montée, vous croisez la statue de la Madone. L’itinéraire emprunte la ligne de crête et passe devant la tour Chappe, un ancien relais télégraphique, pour atteindre le sommet du Bansillon avec vue sur les Alpes et le Jura. La descente s’effectue à travers les vignes jusqu’au château
de Rapetour, aux allures toscanes, avant de rejoindre le village. Distance : 6,5 km.

Stéphane Perraud, février 2019

Vous aimerez…

• Ses ruelles et ses bâtiments médiévaux en pierres dorées.
• Ses deux magasins bios.
• Ses sentiers de découverte avec vue sur les Alpes.
• Ses festivals de théâtre en juin et de musique en septembre.
• Sa lumière sur les vieilles pierres, si photogénique.