Le genévrier
© Stéphane Perraud

C’est un petit conifère qu’on contourne souvent avec prudence. À tort et à raison. Les feuilles du genévrier sont de véritables piquants. Mais ses baies sont délicieuses. La cueillette peut se pratiquer tout l’automne et tout l’hiver.

Où le trouver ?

Le genévrier est présent dans toute la France, dans les bois secs et clairsemés, les anciennes pâtures et les landes rocheuses. Très ligneux, Il résiste au chaud comme au froid, à condition d’être au soleil.

Le reconnaître

Cet arbrisseau résineux aime s’étaler et dépasse rarement 3 à 4 mètres de haut. Ses feuilles sont des aiguilles étroites et persistantes, dures et pointues, de couleur verte avec une bande médiane blanche. La baie de genièvre parvient à maturité en deux ans. Vert glauque la première année, elle devient noire-bleuâtre la seconde (8-10 mm de diamètre). On peut alors la cueillir. Elle possède un goût relevé avec une saveur de conifère et une pointe d’amertume. On peut croquer quelques baies lors de la cueillette pour rafraîchir l’haleine, mais elles s’utilisent surtout comme condiment.

Faux-amis

Le genévrier
© Lucile Vilboux

Le genévrier cade, qui pousse dans le Sud de la France et en Corse, ressemble beaucoup au genévrier commun, mais ses feuilles possèdent deux bandes blanches et ses baies sont rouge-brun à maturité. Plus sucrées et un peu plus grosses (12-15 mm de diamètre), elles sont également comestibles et possèdent les mêmes propriétés. En revanche, le genévrier Sabine et le genévrier de Phénicie sont toxiques. Pas d’inquiétude, ils sont faciles à distinguer avec leurs feuilles souples, en écailles, qui ne piquent pas.

Astuces de cueillette

Les baies du genévrier sont solidement arrimées à la plante et protégées par leurs feuilles piquantes. Soyez prudent ou prévoyez des gants en caoutchouc épais pour la cueillette. Faites-les tomber dans un récipient, sur un linge ou un parapluie ouvert, en tapotant les branches avec un bâton ou une cuillère en bois. Des branchettes et des aiguilles vont tomber. Faites le tri sur place. Posez l’ensemble de la cueillette sur une serviette à plat. Prenez la serviette à deux mains par un bord et relevez-la doucement. Les baies vont rouler dans le sens de la pente, alors que les aiguilles et les branchettes resteront accrochées. Faites les sécher à l’air libre quelques jours. Conservez-les dans un sachet en papier ou une boite en bois.

En cuisine

Les baies de genièvre accompagnent traditionnellement la choucroute dont elles facilitent la digestion, tout en parfumant le plat. C’est valable pour toutes les recettes à base de chou, les viandes grasses et le gibier. N’hésitez pas à ajouter quelques baies dans l’eau des pâtes ou du riz. Autre idée : mélangez dans un moulin des grains de poivre, des baies de genièvre, des baies roses et quelques clous de girofle. Enfin, au printemps, prélevez quelques jeunes feuilles encore tendres pour les incorporer à une salade de plantes sauvages.

Très utile en pharmacopée

« Le genévrier a des propriétés antiseptiques, diurétiques, digestives, dépuratives et antirhumatismales, affirme Marie-Claude Paume, ancienne infirmière et auteur de plusieurs ouvrages sur les plantes sauvages. On peut faire de petites cures en mâchant 5 à 10 baies par jour pendant une semaine. Contre la grippe ou les infections urinaires, je fais infuser 30 baies dans un litre d’eau chaude que je bois en tisane. L’hiver, je place un rameau de genévrier pendant une heure dans 5 litres d’eau chaude, que j’ajoute ensuite à l’eau de mon bain. C’est excellent pour retrouver du tonus ou soulager les rhumatismes. » Le genévrier est en revanche déconseillé aux personnes souffrant d’insuffisance rénale et aux femmes enceintes.

Stéphane Perraud, novembre 2019