Les créatrices d’entreprises toujours sous-représentées

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) vient de mettre en ligne une étude approfondie sur l’entrepreneuriat des femmes, avec des constats récurrents mais aussi des propositions...Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) vient de mettre en ligne une étude approfondie sur l’entrepreneuriat des femmes, avec des constats récurrents mais aussi des propositions…

En 2019, les créations d’entreprises ont atteint un nouveau record : 815 300 entreprises ont été créées en France, soit 18 % de plus qu’en 2018. L’entrepreneuriat jouit d’une image de plus en plus positive. Il est associé à une image d’indépendance et de liberté à laquelle notre société est de plus en plus attachée ainsi qu’à la promesse de donner corps aux idéaux d’égalité des chances, quel que soit son capital social, culturel et économique de départ.

Les femmes, sous-représentées

L’entrepreneuriat n’est cependant épargné ni par les inégalités, ni par les stéréotypes, ni par les problématiques de sexisme qui traversent notre société. Les femmes y sont particulièrement sous-représentées : elles représentent 48% de la population active, mais seulement 30% des cheffes d’entreprise et 5% des levées de fond. Elles sont encore et toujours très présentes dans les secteurs perçus comme « féminins » notamment l’aide à la personne, et demeurent très minoritaires dans les secteurs numériques, technologiques et à dominante technique. Enfin, la figure de l’entrepreneur reste encore trop souvent conjuguée au masculin et celle de l’entrepreneure, trop peu visible.

Les chiffres stagnent toujours

Il y a plus de dix ans, ces mêmes constats avaient conduit le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et sa délégation aux droits des femmes et à l’égalité, à élaborer une étude sur l’entrepreneuriat des femmes. Celle-ci a manifestement contribué à la reconnaissance de cet entrepreneuriat comme un objet de politique publique à part entière. En 2013, un premier plan interministériel a été lancé sur cette question. Aux côtés de l’État, plusieurs collectivités territoriales, agences publiques, organismes professionnels, associations ou encore établissements financiers, se sont mobilisés.
Malgré toutes ces initiatives, force est de constater que les chiffres stagnent et que l’objectif fixé en 2013 – 40% de femmes parmi les créations d’entreprise – est loin d’être atteint.

Quels blocages lever ?

Cette stagnation interroge sur les racines profondes du problème comme sur l’efficacité des actions, pourtant extrêmement nombreuses, menées depuis plus d’une décennie. Plusieurs études suggèrent que ce déséquilibre ne s’explique ni par un manque de motivation, ni par un manque de réussite de la part des femmes. Dès lors, quelle est la nature des blocages à lever ?
C’est à cette question que le Cese souhaite consacrer la présente étude, alors qu’un nouveau projet de loi sur « l’émancipation économique » des femmes a été annoncé à l’issue du G7 de Biarritz de 2019 et que la crise de la Covid-19 met en péril le tissu d’entrepreneures existant.