Saint-Pierre-de-Frugie
© Christine Raout

Au coeur du parc naturel régional Périgord Limousin, les reliefs vallonnés et boisés abritent un village de 400 habitants avec une église, des châteaux et des maisons de pierres. Cette image idyllique est désormais confortée par des changements radicaux et ambitieux dans la gestion de la commune. « Nous avons commencé par vouloir rendre le village agréable et attractif. Avec les cantonniers, nous avons restauré le petit patrimoine nous-mêmes, tout ce qui était facile et visible : calvaires, fontaines, lavoir, métier à ferrer les boeufs, une pierre tombale templière… Nous avons remplacé les vitraux de l’église grâce à l’intervention d’un maître verrier », énumère Gilbert Chabaud, maire depuis 2008. Dans le même temps, les chemins de randonnée fermés ou abandonnés sont rouverts. Et une politique des espaces verts plus respectueuse de l’environnement est lancée : abandon total des intrants chimiques, y compris dans les cimetières, fauchage tardif pour favoriser la biodiversité, fleurissement durable en lieu et place des géraniums…
« Aujourd’hui, des curieux viennent de toute la Dordogne et des départements alentour pour essayer de diminuer les pesticides dans leur commune », ajoute Gilbert Chabaud qui a également revu l’éclairage public pour ne pas nuire aux insectes et organiser des soirées d’observation avec le parc. Ensuite sont venus les grands projets. Sur l’aire d’accueil des pèlerins de Compostelle, des Jardins de Frugie ont été créés, ainsi que des boucles de randonnée. Le bâtiment de l’ancienne école a été transformé en gîte pour 18 personnes, son préau en épicerie bio et locale. Le bistrot a même rouvert avec une volonté de la commune d’y trouver une cohérence dans le tout bio… mais pour l’instant, les gérants ne proposent que des vins et fromages bios et locaux. Saint-Pierre-de-Frugie a pourtant reçu le label « Territoire bio », notamment pour ces 22 % de terres cultivées en agriculture biologique. Aujourd’hui, le regain est visible : une nouvelle école, Montessori, accueillera 10 élèves à la rentrée, puis 18 l’année suivante dans un bâtiment restauré. À côté, les travaux pour un logement passerelle, meublé, sont à l’étude pour accueillir ceux qui souhaitent tester une nouvelle vie dans le Périgord vert. « Tous les ingrédients sont en place pour que le village ne meure plus », se félicite le maire.

Christine Raout, mai 2015