Le jeu de quilles se pratiquait dès l’antiquité en Égypte. Il faut néanmoins attendre le XIVe siècle pour le voir apparaître en France, et surtout le XVIIIe siècle pour qu’il se répande largement.
Devenu jeu d’argent dans beaucoup de terroirs, il est tout simplement interdit dans le Gers en 1956 lorsqu’un paysan y perdit son unique paire de bœufs. Relancée par les Foyers ruraux de ce département en 1972, la version gasconne à six quilles est aujourd’hui pratiquée par des centaines de personnes de tous âges, pendant des fêtes, les loisirs et aussi en tant que sport, au fil des nombreuses rencontres estivales organisées notamment dans les Landes, le Gers et la Haute-Garonne.
Le principe est simple. Sur une aire de 20 mètres de long sur 5 mètres de large, appelée le « pitèr », trois quilles en bois de 50 cm et trois autres de 55 cm, sont disposées à 9 mètres du pas de tir. À l’aide de trois lancers de maillets, on acquière un point lorsque cinq des six quilles sont renversées. Faire tomber la sixième annule le tour. La partie est gagnée en totalisant onze points. Taillées dans du bois dur, comme le hêtre, le platane ou le chêne, quilles et maillets sont généralement personnalisés, gravés et peints aux couleurs d’un village ou d’une équipe.
« Dans les Landes, c’est un ébéniste local qui les produits et préserve ainsi ce précieux savoir faire », détaille Rachel Lahiton, animatrice du comité départemental du sport en milieu rural ainsi que des Foyers ruraux des Landes.