Ne les appelez plus « déchets » : les résidus de lin pourraient bien devenir incontournables à l’heure de la transition écologique. La communauté de communes des Hauts de Flandre y croit, puisqu’elle transforme ce trésor local en biomasse pour l’énergie, en gobelets biodégradables ou encore en molécules biosourcées susceptibles de remplacer la chimie issue du pétrole.
Par Arnaud Stoerkler
“La Flandre sera riche, tant qu’on n’aura pas coupé le pouce de ses fileuses », prophétisait Charles Quint au XVIe siècle, lorsque le nord de la France appartenait au Saint-Empire romain germanique. Le monarque n’avait pas tort : la région a été durement marquée par l’essor du coton et de la mécanisation de l’industrie textile venue d’Angleterre, peu après 1900. Mais la culture du lin – puisqu’il s’agit d’elle – n’a cessé d’y renaître et contribue aujourd’hui à la richesse de ce territoire rural. Particulièrement sur l’intercommunalité des Hauts de Flandre (Nord), passée maîtresse dans l’art de valoriser cette plante : pellets, briques d’isolation… (…)