Quitter son travail, débrancher son ordinateur pour donner du sens à sa vie professionnelle. Près d’un Français sur trois avoue songer fortement à un projet de reconversion, notamment dans des métiers liés à la transition écologique ou à l’économie sociale et solidaire. Pour se lancer, ils s’appuient sur des formations qui misent sur l’apprentissage par la pratique et l’adaptation aux besoins spécifiques des territoires. Témoignages et tour d’horizon.
Par Axel Puig
“C‘était la première fois de ma vie que j’effectuais un service de cinquante couverts. Ma belle-sœur était là, mais elle n’avait pas beaucoup plus d’expérience que moi. À la moitié du service, nous avons commencé à patauger. Nous ne savions plus où les clients en étaient de leur repas ! » se souvient Naïs, son bébé de deux semaines dans les bras. « La veille, j’avais travaillé en cuisine jusqu’à cinq heures du matin. De toutes les façons, on n’avait plus le choix. On devait ouvrir pour faire rentrer de l’argent », ajoute Vincent, debout derrière son comptoir. Cette date du 3 juillet 2021, le couple s’en souvient comme si c’était hier. Ce jour-là, après six mois de travaux effectués en grande partie par Vincent, l’Auberg’In ouvrait ses portes et programmait son premier dîner concert. « Au final, à peine deux clients s’étaient plaints. Et puis, on a vite progressé », glisse Naïs, sourire aux lèvres, en guise d’épilogue à cette soirée inaugurale.
Quelques mois avant cette grande première, Naïs Glasson et Vincent Rivarel se trouvaient dans une toute autre ambiance, bien loin de l’Aveyron et des rives du Viaur où se blottit leur auberge culturelle. Tous deux vivaient à Avignon. Naïs jouait du violoncelle, Vincent occupait le poste de chef de chantier dans une entreprise de réseaux. Comme de plus en plus de Français, ils ont réalisé leur rêve, celui de changer de métier et de vie.