Cette vivace pousse partout et se récolte une bonne partie de l’année. Découvrez ses multiples usages, au jardin, pour le corps et en cuisine. Vous ne pourrez plus vous en passer.
La consoude fait partie des plantes communes qu’on néglige par méconnaissance. On la croise pourtant partout, en balade comme au jardin. Sa saveur iodée est délicieuse en cuisine. Et ses propriétés cicatrisantes font merveille sur la peau.
Où la trouver ?
La consoude pousse dans les zones humides ou à mi ombre : lisières de bois, bords de ruisseau, fossés, prairies fraîches. Ses feuilles longues et larges, effilées à l’extrémité, sont réunies en touffes denses. Au début du printemps, elles sont plaquées au sol. Ses fleurs se présentent sous la forme de grappes de clochettes tombantes, roses, mauves, violettes… Plus la saison avance, plus les feuilles grossissent. La plante peut atteindre un mètre de haut en automne.
Précaution
Avant floraison, attention de ne pas la confondre avec la digitale, extrêmement toxique. Un détail infaillible : les feuilles de consoude sont rêches et velues, celles de la digitale sont douces.
La cueillir
Privilégiez les jeunes feuilles, vert tendre, riches en propriétés. On les cueille idéalement au printemps ou en début d’été. Mais il y a aussi des repousses à l’automne. Cette plante sauvage se cultive également au jardin, mais elle a besoin d’espace pour développer ses racines. Elle est un peu envahissante.
Ses propriétés
Elle contient des protéines, du potassium, du calcium, du fer, du phosphore, de la silice, de la vitamine B12 du mucilage et… des alcaloïdes qui à haute dose peuvent être toxiques. Comme toutes les plantes sauvages, il faut donc la consommer avec modération.
La consommer
Crue, ses poils rêches peuvent irriter, sauf à hacher les feuilles pour les mélanger à une salade sauvage. Cuite, elle s’accommode en soupe, en quiche, en gratin, en nem… Le beignet de consoude (voir la recette) est le grand classique. Ses fleurs sont comestibles et décorent les salades. Pensez à retirer la partie verte pour ne garder que la structure tubulaire.
La plante qui soude
Comme son nom l’indique, la consoude « ressoude la peau ». Elle est cicatrisante et vulnéraire (elle guérit les blessures). En cas de coupure, pressez des feuilles pour en extraire les sucs et maintenez- les sur la plaie avec un bandage ou un mouchoir. Le cataplasme de consoude favorise la consolidation des os, des ligaments et des tendons après une fracture ou une déchirure.
Le purin de consoude
La consoude aime être taillée pour produire de nouvelles feuilles. Profitez-en pour réaliser un purin bénéfique aux autres plantes. Laissez macérer 1 kg de feuilles fraîches hachées grossièrement dans 10 litres d’eau (de pluie ou de source) pendant 15 jours, idéalement à 18°C. La macération sera plus longue au printemps, plus rapide en été.
Ce purin s’utilise dilué à 30 % maximum sur les racines des plantes à fruits ou à tubercules pour favoriser leur croissance. Ajoutez de la tanaisie ou du thym pour leurs propriétés insecticides et désinfectantes. Riche en potasse, la consoude est complémentaire de l’ortie, riche en azote. Associées, elles forment un excellent engrais naturel.
Sole végétale
Le beignet de consoude possède un étonnant goût de poisson !
Ingrédients pour 4 personnes :
16 belles feuilles de consoude, 125 g de farine, 1 petit verre de lait, 1 petit verre d’eau, 1 œuf, de l’huile de friture, 1 citron.
Lavez et séchez les feuilles.
Accolez-les deux par deux en choisissant des tailles identiques. Préparez une pâte à beignet en mélangeant la farine, le lait, l’eau et le jaune d’œuf. Laissez reposer une heure au frais. Montez le blanc d’œuf en neige et incorporez-le à la pâte à beignet. Faîtes chauffer l’huile dans une poêle, trempez les feuilles dans la pâte et faîtes les frire quelques minutes. Quand elles sont dorées, déposez-les sur du papier absorbant. Salez, poivrez et arrosez d’un filet de citron.
Une alternative moins grasse. Battez deux jaunes d’œufs dans un plat.
Trempez une feuille dans l’œuf battu, puis dans une assiette de chapelure. Faites dorer rapidement à la poêle.
Stéphane Perraud, mai 2018