Achillée millefeuille : la plante aux mille vertus !

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Incontournable des promenades au soleil, l’achillée est à la fois comestible et médicinale… Ne passez pas à côté !

Par Stéphane Perraud

C‘est une plante qui aime la lumière. À la fin du printemps et jusqu’au début de l’automne, l’achillée millefeuille colonise les pelouses, les prés, les jachères et les bords de chemin bien exposés. Les amoureux des gazons bien propres la considèrent comme une « mauvaise herbe ». Ils ont bien tort…

La reconnaître

L’achillée fait partie de la famille des astéracées, aux côtés du pissenlit et de la pâquerette. On la trouve souvent aux mêmes endroits. Cette plante vivace forme des rosaces et couvre les surfaces comme un tapis. « Ses feuilles ciselées de couleur vert tendre lui ont donné son nom. Elles sont découpées en très fines lanières, ce qui peut faire penser à des milliers de feuilles rassemblées, explique le cueilleur Thierry Thévenin. Ses fleurs sont composées de capitules blancs ou rosés regroupés en grappes planes au sommet de tiges assez dures qui peuvent atteindre 60 cm de haut. » On récoltera les feuilles au centre de la rosace, ce sont les plus tendres et les moins amères, de préférence à la toute fin du printemps ou au début de l’automne. Les fleurs se récoltent plutôt en été. Elles se pincent entre deux doigts, en début de floraison lorsque la tige est encore tendre. Une fois cueillie, l’achillée se sèche et se conserve très facilement.

Crédit : L. Vilboux

Des propriétés multiples

C’est une plante importante de la pharmacopée. L’achillée fait référence au héros grec Achille qui l’aurait utilisée pour guérir les plaies des guerriers blessés. Hémostatique, astringente, antiseptique et vulnéraire, elle aide à stopper les saignements et participe à la cicatrisation des plaies. Cueillez quelques feuilles fraîches, écrasez-les entre vos doigts afin d’en extraire les sucs que vous appliquerez directement sur les crevasses, gerçures ou autres fissures. Vous pouvez aussi faire macérer les fleurs dans l’huile d’olive 8 jours au soleil pour obtenir une lotion cicatrisante, efficace sur les écorchures et les coups de soleil. On utilise également les feuilles et les fleurs en infusion. Décongestionnante, l’achillée soulage les troubles digestifs, les ballonnements, les douleurs menstruelles et les problèmes d’hémorroïdes. On peut notamment prendre des bains de siège en faisant infuser 100 g de la plante séchée dans 1 litre d’eau, qu’on diluera ensuite dans 19 litres d’eau chaude. On immerge ensuite la région pelvienne pendant 10 à 20 minutes.

Précautions d’emploi

L’achillée ne présente aucun danger en petite quantité, mais il faut éviter le surdosage. En infusion, pas plus d’une pincée par tasse et pas plus de deux semaines d’affilée. La plante contient des traces de thuyone, un neurotoxique convulsivant à haute dose. Elle est également photosensibilisante et peut provoquer des réactions cutanées sous l’effet des rayons du soleil.

La cuisiner

L’achillée possède des saveurs amères, camphrées et aromatiques. Son parfum est proche de celui de la camomille et des feuilles de carotte. Elle fait merveille sur des poissons grillés, mais parfume aussi des salades, des omelettes et des bouillons. Dans son livre Je cuisine les plantes sauvages, Amandine Geers propose deux recettes (voir ci-dessus).

 

 

Les recettes d’Amandine

Bouillon à l’ail et à l’achillée

Portez à ébullition un demi litre d’eau. Faites revenir l’ail pelé et dégermé pendant 3 mn dans une cocotte avec une feuille de laurier, un brin de thym et 10 jeunes feuilles d’achillée. Couvrez avec l’eau bouillante, salez, poivrez et laissez mijoter pendant 15 mn. Coupez le feu et ajoutez quelques gouttes de jus de citron. Ce bouillon se déguste tel quel ou peut servir de base pour pocher un poisson ou réaliser une soupe de légumes plus consistante.

© Olivier Degorce

Filets de maquereau à l’achillée

Préchauffez le four à 180° C. Épluchez et émincez finement un oignon rouge. Prélevez le zeste d’un citron vert, pressez son jus et réservez. Lavez et ciselez une dizaine de feuilles d’achillée. Placez quatre filets de maquereau sur un lit d’oignon rouge dans un plat. Arrosez de 3 c. soupe d’huile d’olive et du jus de citron. Répartissez les zestes et la moitié des feuilles d’achillée sur le poisson. Placez un couvercle ou un papier d’aluminium sur le plat et enfournez 15 mn. Servez chaud en parsemant avec le reste de l’achillée fraîche. Poivrez et accompagnez de riz rouge par exemple.

 

Aller plus loin :

Un livre : Je cuisine les plantes sauvages, Amandine Geers et Olivier Degorce, Éd. Terre Vivante, 2015, 144 p., 14 €.

Des stages : Le cueilleur creusois Thierry Thévenin organise des stages d’initiation à la cueillette et à la transformation de plantes sauvages. www.herbesdevie.com