Dans les années 1970 et 1980, Limbrassac a subi de plein fouet l’exode rural. Depuis trois décennies, à la faveur du retour au pays de quelques natifs, de l’arrivée de nouveaux habitants et d’une dynamique collective, le village revit. Au pied des Pyrénées, un maraîcher bio, des marionnettistes, un fabricant de tisanes, une vannière ou encore une décoratrice spécialiste du macramé ont trouvé le cadre idéal pour vivre et travailler.
Texte : Epone Jouve – Photos : Axel Puig (sauf mentions)
Suivant le tracé d’un chemin d’antan, une route sinueuse glisse tout en douceur entre les coteaux cultivés, les prairies et les vallées boisées. Elle nous conduit à Limbrassac, petit village de 125 habitants, installé dans une plaine, chaîne des Pyrénées en fond de décor, à dix kilomètres de la cité ariégeoise de Mirepoix. Dans les années 1970 et 1980, le village n’a pas été épargné par l’exode rural, sa population chutant jusqu’à une soixantaine d’habitants tout au plus. Pourtant, depuis une vingtaine d’années, Limbrassac a retrouvé un souffle, déployant toutes sortes d’initiatives grâce aux natifs revenus occuper les maisons de leurs parents ou grands-parents et aux nouveaux arrivants qui y ont installé leurs activités, avec la participation des anciens habitants.
Les deux bons Génies
Gérard Garrigues n’est pas un nouveau venu dans le village. Son arrière-grand-père y avait acheté un vieux moulin et des terres en 1859 et son grand-père, agriculteur et tisserand y a vécu toute sa vie. Bien que son père ait quitté l’Ariège pour occuper un poste de fonctionnaire, Gérard était impatient, dans les années 1960, de retrouver Limbrassac le temps des vacances, de revoir « le ruisseau, fabuleux pour les gosses, et la télévision communale avec ses gradins où l’on regardait les matchs de rugby le dimanche ». (…)