En fort développement depuis les années 2010, 3500 tiers-lieux ont émergé un peu partout en France, dont un peu plus d’un tiers dans les campagnes. Suite au lancement depuis 2019 de plusieurs appels nationaux à manifestation d’intérêt (Ami), 360 d’entre eux ont été labellisés Fabrique de territoire et ont par conséquent perçu un financement de 150000€ sur trois ans.
Qu’en ont-ils fait ? Ils ont pu consolider et diversifier leurs activités, les ouvrir à davantage de personnes et recruter des salariés pour soutenir les bénévoles. Le bilan dressé par l’Agence Phare pour l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) nuance néanmoins les retombées locales de ces lieux hybrides. Alors qu’ils sont souvent présentés comme ouverts, conviviaux et vecteurs de lien social, il semble que les habitants ne les fréquentent pas ou peu spontanément. Même situés au coeur d’un village, leur identité et leur programmation restent peu lisibles du fait qu’ils conjuguent des activités très diversifiées, à la fois culturelles, sociales, économiques ou encore patrimoniales. Ils sont fréquentés surtout par des personnes militantes, institutions et entrepreneurs, ce qui peut donner au reste de la population, selon le rapport, le sentiment que ces lieux constituent une forme d’entre-soi. Malgré le désir d’ouverture de leurs initiateurs, les barrières sociales et culturelles semblent persister.