Jusqu’au milieu du XIXe siècle, plus de 80% des Français vivaient à la campagne. Remparts, murets, églises, lavoirs, châteaux, vieilles bâtisses, sites industriels ou agricoles… de ces longs siècles d’histoire, le territoire rural a hérité d’un patrimoine bâti considérable. Aujourd’hui, sa préservation est un enjeu de taille, en même temps qu’une chance pour améliorer la qualité de vie et l’attractivité des villages.
Par Axel Puig
À une dizaine de kilomètres de Figeac, la cité qui vit naître l’égyptologue Champollion, Saint-Perdoux se blottit au fond d’un vallon profond. À l’écart des grands axes et des sites touristiques qui font la réputation du Lot, ses maisons traditionnelles en grès se déploient à l’ombre du clocher fortifié de son église romane du XIIe siècle.
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Depuis 2021, chaque année, un petit bataillon de volontaires investit cette commune d’un peu plus de 200 habitants. Une quinzaine de jours durant, enfants et adultes portent des cailloux ou des pierres, manient la tronçonneuse ou la massette, débroussaillent ou assemblent des planches. Les traces de leur passage se voient un peu partout, dans le café associatif dont ils ont fabriqué le bar avec du bois local, dans les ruelles où quelques bancs ont été installés, sur les toilettes de l’école dont la toiture a été récemment refaite, et surtout au cœur de la châtaigneraie où un sentier tapissé de feuilles débouche sur le carreau d’une ancienne mine de charbon. Là, avec l’aide d’habitants du village, une dizaine d’adultes et d’enfants bénévoles ont relevé un mur en pierre sèche autour du « trou de renard », dans lequel plongeaient autrefois les mineurs, et rebâti un abri sous lequel repose un wagonnet trouvé dans la forêt. (…)