Il y a près de vingt ans, Le Séquestre fut la première collectivité locale de France à mettre en place la tarification progressive de l’eau. Depuis, cette commune périurbaine du Tarn poursuit une politique environnementale ambitieuse au sein de laquelle la ressource en eau est l’objet de toutes les attentions.
Texte et photos : Axel Puig
Ciel laiteux, soleil timide et mercure raisonnable. L’été est là depuis trois jours, mais les fortes chaleurs n’ont pas encore enveloppé la campagne tarnaise. Sur la place du Séquestre, entre la crèche, la cantine – première d’Occitanie a avoir intégralement proscrit le plastique –, l’école et la mairie, les adhérents de l’association les Petits jardiniers du Séquestre en profitent pour mettre en terre les semis. Pour cette opération stratégique qui conditionnera la récolte de légumes, hors de question de puiser de l’eau au robinet. Au milieu de la parcelle de 4 000 m2 prêtée par la mairie, les jardiniers partageurs ont construit une cabane pour ranger les outils. Les pluies qui tombent sur la toiture sont dirigées vers une cuve à la disposition de chacun. « Nous en avons une de 1 200 litres et deux autres de 200 litres. Mais pour nous, le plus important est de sensibiliser les gens au fait que l’eau est précieuse et qu’il faut donc l’économiser. Par exemple, nous fournissons gratuitement la paille et les broyats. Nous récupérons aussi les tontes et les feuilles mortes auprès des services communaux », avance Pascal, co-président des Petits jardins du Séquestre.
Les factures s’allègent
Collée à la ville d’Albi, ceinturée par un circuit automobile, un aérodrome, un parc des expositions et des zones commerciales faites de tôles et de béton, le Séquestre est une commune périurbaine en apparence classique, avec ses pavillons individuels, ses rues aux noms d’arbres et ses petits collectifs soignés. Pourtant, quand on y regarde de plus près (…)