Originaire d’Asie, le miscanthus est une graminée qui peut grimper jusqu’à quatre mètres de haut. À Bernwiller, commune pionnière, on l’utilise depuis des années pour chauffer les bâtiments communaux.
En 2008-2009, la mairie avait contractualisé avec une douzaine d’agriculteurs pour en planter 27 hectares, sur le bassin de captage de l’eau potable, dans le but de baisser son niveau en nitrates anormalement élevé. Pour rémunérer les cultivateurs – à hauteur de 110 € la tonne récoltée, la mairie décide d’utiliser la graminée pour ses deux chaufferies communales, en remplacement des plaquettes de bois auparavant utilisées.
Car le miscanthus est plein de qualités. Il repousse chaque année sans intrants, fournit en moyenne 15 tonnes à l’hectare d’un combustible dont le prix est stable et très compétitif, puisque local. De l’ordre de 0,077 € le kWh, son utilisation est évaluée à environ deux à trois fois moins cher que le fioul ou l’électricité. Il faut compter chaque hiver environ 140 tonnes, stockés dans deux hangars, pour chauffer les deux écoles et plusieurs bâtiments de la commune ainsi qu’une vingtaine d’habitations qui se sont raccordées.
Une dizaine d’hectares supplémentaires devraient être semés en 2025. Selon France miscanthus, la plante, utilisée aussi bien comme paillage, litière et combustible, est cultivée sur 10 500 hectares sur le territoire métropolitain. Un chiffre qui progresse de 10 % par an.
https://france-miscanthus.org/
Par Lucile Vilboux