À en juger par les applaudissements qui accompagnent le développement de la bio, le vaste peuple des plaidants pour la transition écologique semble se satisfaire d’une nourriture débarrassée de la chimie de synthèse, sans se soucier d’infléchir une politique foncière qui consolide le système dominant.
Quant aux structures de la filière bio, elles paraissent bien plus soucieuses de développer des cultures adaptées à la grande distribution que de multiplier les îlots autonomes, approvisionnant en circuits courts, les populations locales.
Tout se passe comme si on avait oublié que dans l’esprit de ses fondateurs, l’agriculture biologique était pensée comme un premier pas vers une organisation socio-politique qui préserverait réellement la liaison production-consommation, consoliderait la prééminence des rapports sociaux sur le profit, déclenchant des modifications significatives dans la structure des pouvoirs qui régissent la pratique agricole et la distribution alimentaire.
Par Thomas Regazzola, juin 2020
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Il partage ses réflexions…
Thomas Regazzola est sociologue italien en free-lance et réside en Bretagne. Très sensible aux enjeux agricoles, il partage régulièrement ses réflexions et ses recherches auprès des lecteurs de Village.