En France, neuf fleurs sur dix sont importées. Pour lutter contre cette aberration écologique et économique, une nouvelle génération d’horticulteurs propose une production locale, de saison et en circuit court. De quoi faire refleurir toute une filière.
C ‘est un colosse aux gestes délicats. Entre les rangs de tulipes à peine écloses, Clément Bouteille s’active avec précision. Là où le néophyte ne verrait que du vert, lui sait déceler quelles fleurs vont s’ouvrir dans la journée. Tige après tige, son panier se remplit. 150 tulipes ce matin, jaunes, rouges, roses, blanches, violettes… Il ajoute une brassée de jonquilles, une poignée d’anémones et quelques branches de cognassier. De quoi confectionner une vingtaine de bouquets. Direction le marché de Soucieu-en-Jarrest (Rhône) à 15 km de ses terres. Dans quelques heures, tout aura trouvé preneur entre 10 et 20 € pièce. « Mes clients sont ravis de pouvoir s’approvisionner en fleurs locales de saison, cultivées sans pesticide, comme les légumes des étals voisins, témoigne le jeune horticulteur. Et ils découvrent que les bouquets qu’ils achetaient jusque-là viennent d’équateur ou du Kenya, après avoir transités par la Hollande, le plus grand marché européen de la fleur coupée. »
Par Stéphane Perraud
Retrouvez l’intégralité de ce reportage dans le magazine Village de l’été 2021. Si vous le commandez en ligne, les frais de port sont offerts en France métropolitaine. Le magazine Village ce sont des informations et des initiatives menées dans les territoires. Abonnez-vous et accédez aux archives en ligne.