L’urgence de mettre la haie à l’honneur

© Sophie Birman

Arasée, sur-entretenue, abandonnée, la haie bocagère est en déclin depuis plus d’un demi-siècle. Pourtant, partout en France, des initiatives naissent pour protéger cet élément de nos paysages, en faire une ressource plutôt qu’une contrainte. Capable de fournir du bois de chauffage ou du fourrage en même temps que le gîte et le couvert pour une biodiversité maltraitée, formidable outil de résilience pour répondre au défi climatique, la haie fera-t-elle un retour en grâce ?

Par Sophie Birman

Peu de temps avant que n’éclate la Grande guerre, le jeune Jean Giono se promène dans la montagne provençale. « Sur ces terres sans abri et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable », raconte le poète avant d’apercevoir la silhouette d’un berger solitaire.
Parce que son pays « se meurt par manque d’arbres », Elzéard Bouffier a entrepris un travail titanesque. Armé d’une tringle, il sème des glands par milliers. Par cet acte solitaire, reproduit durant plus de trois décennies, la nature reprend vie, les ruisseaux se remettent à couler et les villages renaissent. Nous sommes en 1953 lorsque l’écrivain provençal publie la nouvelle L’homme qui plantait des arbres, simplement pour «faire aimer à planter des arbres». De ce récit naîtra un imaginaire collectif illustrant les effets positifs que l’humain peut avoir sur son environnement.

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