Quelle Europe des campagnes ?

Des citoyens posent devant une éolienne
Pionnière de l’éolien citoyen, l’association Énergie citoyenne en Pays de Vilaine a pu bénéficier du programme Leader pour cofinancer des sentiers d’interprétation, en partie accessibles aux personnes à mobilité réduite, autour de deux de ses parcs éoliens. © Scopidrone

Son action n’est pas toujours visible. Pourtant l’Union européenne est souvent aux premières loges pour aider les territoires ruraux à innover et à s’engager sur la voie de la transition. De la Grèce à l’Irlande, de la Lettonie au Portugal, les campagnes européennes partagent des problématiques communes. Pour y répondre, l’Union met en place des outils et mise sur la coopération entre territoires. État des lieux.

Par Axel PuigSur les 240 kilomètres du canal du Midi, il est le dernier en activité. Dressé au bord d’une écluse, à quelques kilomètres de Castelnaudary (Aude), le Moulin du Vivier impose sa silhouette massive. À l’intérieur, les sacs de farine s’entassent au pied d’une meule en pierre. Juste à côté, l’ancienne maison du meunier a été restaurée en gîte. Sa façade est ornée d’épis de blé en fer forgé. « Au milieu des années 2000, pour éviter que le moulin ne ferme, nous avons imaginé un projet en quatre axes. Le premier consistait à ouvrir un magasin pour vendre des produits locaux et notre farine ; le deuxième à acheter une meule de pierre pour moudre du blé dur, du maïs blanc, du petit épeautre et du blé noir ; le troisième à ouvrir un gîte. Dans le futur, nous espérons ouvrir un restaurant et créer un parcours pédagogique autour du pain », raconte Sylvie Maury, la propriétaire des lieux.Pour la petite entreprise qui emploie sept salariés, de tels investissements n’auraient été possibles sans l’aide, à la fois de la région Occitanie et de l’Europe, par l’intermédiaire du Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural). Les deux financeurs ont apporté chacun 90 000 € pour la restauration de la maison du meunier, et 42 000 € pour la meule et le magasin de vente directe. Cette aide de l’Union européenne (UE) s’est inscrite dans le programme Leader (Liaison entre action de développement de l’économie rurale) porté par le Gal (Groupe d’action locale) des terroirs du Lauragais, à cheval sur trois départements : l’Aude, le Tarn et la Haute-Garonne.