Promouvoir la haie comme levier incontournable de la planification écologique, telle est l’ambition de l’Appel de la Haie. Cette campagne de mobilisation nationale, lancée le 13 février 2023 par l’Afac-Agroforesteries s’adresse à tous les élu.es de la nation et des territoires.
Constatant que 30 années d’action publique en faveur des haies n’ont pas permis d’enrayer leur déclin continu, l’Afac-Agroforesteries* appelle à repenser de fond en comble les politiques de la haie et à fixer leur ambition à hauteur des enjeux environnementaux avec l’élaboration d’un grand plan national chiffré à 2030 construit autour de trois priorités indissociables : valoriser, protéger et reconstituer les haies.
Nécessité d’une planification écologique pour les haies
Climat, biodiversité, ressources, énergie, résilience de l’agriculture : alors qu’un point de non-retour est sur le point d’être atteint, l’Afac-Agroforesteries plaide pour une action publique déterminée. La planification écologique doit permettre d’initier dès aujourd’hui les transformations structurelles de l’économie et des modes de vie.
Parce qu’elles sont à la croisée de tous ces enjeux environnementaux, l’Afac-Agroforesteries rappellent que les haies peuvent justement occuper une place centrale dans la planification écologique. Selon les contextes pédoclimatiques, les haies plantées aujourd’hui seront en mesure de rendre tous les services attendus (agronomiques, productifs, environnementaux) dans 10 à 30 ans. C’est pourquoi l’Afac-Agroforesteries demande la définition dès à présent d’un cap à 2050 pour les haies, doté d’une trajectoire et d’une feuille de route à 2030 avec des objectifs chiffrés et évaluables.
L’Appel de la haie invite à la France à se doter d’un grand plan national pour les haies à 2030, avec trois priorités :
- Valoriser les haies pour les agriculteurs et les territoires,
- Protéger en visant le « Zéro disparition de haies »,
- Reconstituer en doublant le linéaire de haies à l’horizon 2050.
Ces trois priorités sont détaillées à travers neuf mesures concrètes à mettre en œuvre pour stopper la disparition des haies et reconstituer un maillage de haies en bon état écologique, apte à rendre tous les services attendus.
“Il ne manque qu’un portage politique ambitieux”
Pour Philippe Hirou, Président de l’Afac-Agroforesteries, « l’État a su faire une politique du remembrement, cela prouve que si l’on s’en donne les moyens nous pouvons faire une politique de reconstitution, de valorisation et de protection des haies. La future Loi d’orientation agricole nous en donne l’opportunité. Nous devons aussi faire évoluer les politiques de la haie. Pendant 20 ans nous avons assimilé les politiques de la haie à des politiques de plantation. C’est un tonneau des Danaïdes, au mieux lorsqu’un kilomètre de haies est replanté il en disparait trois fois plus dans le même temps. Si nous construisons de vraies politiques de l’arbre qui articulent valorisation, protection et reconstitution, il sera possible de rompre avec la spirale inéluctable de la dégradation des haies. Tout est prêt pour opérer ce changement d’échelle, je suis très optimiste, il ne manque qu’un portage politique ambitieux. Car il existe sur tout le territoire national des réseaux d’agriculteurs, d’opérateurs, de collectivités et d’entreprises mobilisés pour la haie et que nous avons aujourd’hui toutes les connaissances, les compétences, les filières, et les outils nécessaires à cette ambition. »
Les collectivités territoriales invitées à s’y associer
Catherine Moret, Secrétaire générale de l’Afac-Agroforesteries poursuit. « Ce plan ne peut pas reposer sur la seule action de l’État : les collectivités territoriales ont d’ores et déjà un rôle absolument déterminant dans les politiques de l’arbre et la haie, elles doivent donc y être associées pour mobiliser, piloter et articuler des programmes et des moyens financiers à toutes les échelles. Il faudrait que d’ici trois ans, chaque région soit dotée d’une politique ambitieuse de développement de l’arbre et la haie ciblant les trois priorités (valoriser, protéger, reconstituer). Les parlementaires tiendront également un rôle essentiel : un cap ambitieux pour les haies doit se traduire dans les lois et stratégies de notre pays : Loi d’orientation agricole, révision de la Stratégie nationale Bas Carbone, Loi de programmation sur l’énergie et le climat, etc. »
Téléchargez l’Appel de la haie
* L’Afac-Agroforesteries est une association nationale regroups plus de 260 organismes engagés pour promouvoir, accompagner et mettre en œuvre des politiques globales de développement de l’arbre et la haie sur tous les territoires.