Chambonchard (Creuse) : La vitalité retrouvée d’un village miraculé

Dans les années 1990, Chambonchard a failli disparaître sous les eaux d’un barrage hydroélectrique. Vingt ans après l’abandon de ce projet, le village creusois s’est repeuplé et ses habitants ne manquent pas de projets.

Texte et photos : Angélique Mangon

La route serpente à travers la forêt avant de déboucher sur la vallée. Sur la rive gauche du Cher, Chambonchard apparaît enfin. En ce début de matinée, le soleil dore les feuilles des arbres, devenues rousses. Dans un dégradé d’ocre, leurs couleurs tranchent avec le vert profond des forêts de pins. ­­« C’est l’une des plus belles semaines de l’année », lance Philippe Claes. Le maraîcher vit à Chambonchard depuis une quinzaine d’années. Il est l’un des premiers à s’être installé en 2008 dans ce village devenu fantôme. Une vingtaine d’années plus tôt, en 1986, l’état français décide en effet de construire un barrage hydroélectrique sur la vallée de Chambonchard afin d’améliorer l’alimentation en eau de la ville de Montluçon, située à 27 kilomètres. Les habitants du bourg sont alors expropriés.