En France, les jardins individuels représentent un million d’hectares, soit près de quatre fois la superficie des réserves naturelles. Une manne pour protéger la biodiversité. Il suffirait de laisser s’ensauvager une petite partie de nos terrains pour voir revenir quantités d’espèces végétales et animales. Mode d’emploi.
Par Stéphane Perraud
“Le soir avec mes enfants, on adore descendre dans le jardin écouter les bruits de la nuit. On entend les martinets chasser, les crapauds accoucheurs chanter, les grillons qui stridulent et le vrombissement des lucanes, ces grands coléoptères. On oublie qu’on vit aux portes de Lyon », témoigne Camille Proton en slalomant entre les herbes folles. Depuis dix ans, cette passionnée de nature, installée à Rillieux-la-Pape, une commune de banlieue plus connue pour ses grands ensembles que pour ses espaces naturels, a transformé son jardin en havre de biodiversité. « Quand on a acheté la maison, il y avait une pelouse bien tondue, quelques vieux cyprès morts qu’on a arrachés et très peu d’espèces animales et végétales. » Une décennie plus tard, les 1 700 m2 de ce jardin en pente regorgent de vie. En journée, les abeilles solitaires butinent les fleurs sauvages qui poussent partout, les mésanges et les fauvettes virevoltent dans les haies, le paon du jour… (…)