Sa texture n’est ni lisse ni fondante. Yêrê, le chocolat d’Amonah Achi et Thomas Siron, roule en grains sur la langue. Il ne contient ni lécithine ni beurre de cacao ajouté, il n’est passé dans aucune machine industrielle pour être brassé, d’où sa sensation granuleuse aussi rare qu’étonnante. Il ne se dévoile même pas en tablette, mais en disque, rappelant les moulages à la main de coins du monde où les chocolatiers travaillent sans technologie.Amonah le prépare dans son atelier, à Glandage dans le Haut-Diois, après des années de confection dans sa cuisine.
Les ingrédients, eux, n’ont pas bougé : des fèves de cacao et du sucre de canne, tous deux de Côte d’Ivoire. C’est en retournant vivre il y a dix ans dans le pays où elle a grandit que le couple imagine le projet artisanal. « Nous contestons la division internationale du travail, qui veut que les paysans du Sud produisent des matières premières à bas prix, et que les industries du Nord les transforment en biens onéreux », avancent Amonah et Thomas membres du mouvement bean-to-bar (littéralement de la fève à la tablette) qui réunit des passionnés lancés dans la fabrication du chocolat depuis la fève jusqu’au produit fini.

Amonah Achi
© Justine Knapp

Justine Knapp, février 2019

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