
Entre habitat écologique, propriété non lucrative, vie collective et ancrage territorial, les hameaux légers représentent de nouvelles façons d’habiter la campagne sans se ruiner et sans artificialiser les sols. Tour d’horizon.
Par Stéphane Perraud
Le cadre est idyllique. Face au soleil couchant, les yourtes de l’éco-hameau Le Toono semblent suspendues au-dessus du vallon. En contrebas, un ruisseau alimente le potager. Au loin, on devine les monts du Forez. Derrière, pointe le clocher de Saint-Barthélémy-Lestra.
C’est dans ce village de la Loire de 700 habitants que Gaëlle Nogier et Simon Biguet ont posé leur maison en toile en 2020. Rapidement rejoints par deux autres familles, ils en attendent bientôt une quatrième. « Comme beaucoup, nous avons vécu en appartement en ville, témoigne le couple de trentenaires. Mais le jour où nous avons découvert la yourte sur un chantier participatif, nous avons su que c’était pour nous. On aime sa légèreté, sa mobilité, son lien avec l’extérieur… Vivre dans le rond apporte beaucoup d’harmonie. »
Le couple s’est d’abord testé sur un terrain familial, sans autorisation. Mais il souhaitait se mettre en règle afin de pérenniser l’aventure. « Comme des amis voulaient eux-aussi se lancer, nous avons monté un groupe en 2015 pour créer un éco hameau de yourtes légal, tout en sachant que ce serait un parcours du combattant. Il y a des obstacles administratifs, mais aussi des barrières sociétales. La yourte suscite de la méfiance. Ce mode d’habitat est encore confidentiel », confie Simon. (…)