En zone rurale, l’accès aux soins se dégrade inexorablement depuis trois décennies. Prime à l’installation, accueil des étudiants, salariat… Les initiatives se multiplient avec plus ou moins de réussite. Reportage entre Loiret, Eure-et-Loir et Gers, au cœur de territoires qui refusent la fatalité des déserts médicaux.
Par Axel Puig
Autour de Bazoches-les-Gallerandes, commune de 1 500 habitants, les champs de céréales s’étirent à perte de vue. Orléans est à une trentaine de kilomètres au sud, Paris à moins de cent bornes en remontant vers le nord par des routes qui filent tout droit à travers la Beauce.Dans ce coin du Loiret, une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) a été créée en 2018. « Sur 80 000 habitants, plus de 30 000 n’ont pas de médecins traitants. La moyenne d’âge des généralistes est de 63 ans. Sur les dix dernières années, nous avons eu treize départs à la retraite », annonce le docteur Latifa Miqyass, 42 ans, depuis son cabinet situé au cœur de Bazoches-les-Gallerandes.
Quatre médecins sur 12 000 habitants
À plus de 600 kilomètres au sud de la Beauce, en terre gasconne, le paysage est aussi fait de champs de céréales et de déserts médicaux. « Sur le bassin de Fleurance, on compte quatre médecins pour 12 000 habitants », souligne Jérôme Samalens, vice-président du conseil départemental du Gers en charge de la lutte contre la désertification médicale.Qu’ils soient au nord ou au sud de la Loire, en zone de plaine ou de montagne, les départements ruraux souffrent des mêmes maux. Vieillissement de la profession et de la population, manque d’attractivité auprès des jeunes praticiens, absence de généralistes, rendez-vous impossibles, patientèle exaspérée… Les diagnostics sont identiques dans presque tous les territoires ruraux…
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