En 2015, une société chinoise achetait 1700 ha de terres agricoles dans l’Indre puis 900 ha dans l’Allier. En Bretagne, le groupe qui produit les chips Bret’s a englouti quatre fermes…
Aujourd’hui, ces sociétés dont le capital ouvert permet à des investisseurs non agricoles d’en prendre le contrôle, possèdent 640000 ha de terres soit 2,4% de la surface agricole utile française. Ces chiffres, que révèle le mouvement Terre de liens dans son second rapport sur L’état des terres agricoles en France, lèvent le voile sur « l’opacité qui entoure aujourd’hui la propriété des terres ».
La Safer estime que 200000 ha échappent chaque année à toute régulation. Une situation qui interroge sur l’avenir des cinq millions d’hectares de terres libérées d’ici dix ans par le départ à la retraite d’un quart des agriculteurs. Spécialisées, surdimensionnées et chères, les fermes sont devenues inaccessibles aux porteurs de projets agricoles.
« 60% d’entre eux ne sont pas issus du milieu agricole et recherchent des fermes en polyculture-élevage et à taille humaine. L’inverse de l’offre actuelle et qui pourtant, répondent aux aspirations des Françaises et des Français », constate Terre de liens. À l’aube d’une nouvelle loi d’orientation agricole, le mouvement appelle le gouvernement à agir pour mieux contrôler ces sociétés qui dessinent une agriculture sans agriculteurs.