Reprendre la main sur son patrimoine forestier après des décennies d’opacité. Telle est la volonté de la petite commune normande de Vraiville qui, depuis un an, gère de manière raisonnée 62 hectares de bois. Mode d’emploi.
Par Lou Garçon
L’anecdote a de quoi faire sourire : il y a quelques années, une élue propose au conseil municipal de Vraiville d’acheter un bois ; investissement présentant selon elle de nombreux avantages pour cette commune rurale de 644 habitants, dans le département normand de l’Eure. Comme beaucoup ici, la conseillère ne sait pas que son village est déjà propriétaire de 62 hectares de forêt ! Sur un plateau, il est vrai, excentré, mais à 200 mètres seulement du centre-bourg.
Depuis les années 1970, ce bois communal (forêt publique faisant partie du domaine privé d’une commune), où aucun habitant ne vient plus se balader depuis longtemps, est loué exclusivement à des particuliers chasseurs – les fils reprenant le bail à la suite des pères. Dès son premier tour de repérage post-électoral en 2020, le nouveau maire, Hervé Gamblin, réalise que cette situation n’a que trop duré : « Plus personne ne se posait de question sur la gestion raisonnée et l’entretien de la forêt. Les habitants pensaient que l’accès leur était interdit. Il fallait que tout cela cesse » (…)