Belle-île-en-mer ; cap vers l'autosuffisance
© CIVAM de Belle-île

Au terme d’un des multiples chemins qui zèbrent Belle-Île pour mener à une ferme, le grand-père Samzun apparait devant sa longère, nous accueillant sur ses terres du Borticado, où il est né en 1911. Du temps où chaque village de l’île comptait une petite ferme, il allait vendre son beurre et ses bidons de crème au marché du Palais, l’une des quatre communes que compte l’île. Époque qu’aura aussi connue son fils jusque dans les années 1980, en reprenant la ferme avec 30 vaches. Dans quelques mois, le petit-fils assurera à son tour la relève. En trente ans, la production de la famille sera alors passée de 200 000 à 520 000 litres de lait. Autant de volumes déversés chaque semaine dans un camion de l’entreprise Lactalis pour rejoindre l’usine de Pontivy où le lait est transformé en poudre de lait et mozzarella.

La fuite du lait

À Belle-Île, dix éleveurs produisent ainsi chaque année 2,2 millions de litres de lait dont seulement 10 % est valorisé sur place. Plus largement, seulement 6 % des aliments consommés sur l’île sont issus du territoire. « Nous devons faire des volumes, mais cela a un coût, car nous sommes obligés de faire venir des protéines du continent. Actuellement, le prix de revient de notre lait est à 350 € la tonne, on s’en sort mais sans en tirer un smic. Nous ne voulons plus dépendre d’une grande laiterie », explique un couple d’éleveurs habitant la commune du Palais.

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Caroline Trouillet, mars 2020