Pendant toute une année, Philippe Barrier a suivi les dizaines de bénévoles qui préparent le festival de Feigneux, dans l’Oise. Avec sa caméra, il raconte ce qui les anime, les élans de solidarité, les liens qui se créent. Lors du festival documentaire sur la ruralité Caméras des champs, son film, Jours de fête, a reçu le prix Village – Carnets de campagne.
Comment est née l’idée de réaliser ce film ?
Ce film documentaire est mon véritable retour dans le cinéma. J’avais travaillé jeune sur des plateaux
de tournage. Mais pour différentes raisons, ma vie professionnelle a été tout autre. Malgré tout, un producteur m’a fait confiance et j’ai pu réaliser ce film sur les coulisses du festival Jours de fête de Feigneux. Le village est proche de chez moi. Je connaissais bien la fête, ainsi que les bénévoles, et je savais que se vivait quelque chose d’intense pendant les préparatifs qui durent un an. Autant vous dire qu’au départ, la présence de ma caméra n’était pas évidente pour eux… Ni pour moi d’ailleurs. Mais rapidement, la confiance s’est installée. J’ai pu suivre les nombreuses réunions de préparation, de bricolage, de répétitions de la fanfare, jusqu’aux deux jours du festival. J’ai de nouveau connu la même appréhension lorsque je leur ai projeté le film pour la première fois, en
2019… Et ils en sont ressortis émus et enthousiastes.
Qu’avez-vous découvert en le réalisant ?
Ce que j’ai vu, c’est une envie commune de passer de joyeux moments ensemble, autour de valeurs humaines, puis, pendant le festival, de partager cet enthousiasme au plus grand nombre, sans esprit de clocher. La préparation est à leurs yeux aussi importante que les deux jours de festivité. Vu de la ville, les villages peuvent sembler renfermés sur eux-mêmes. Au contraire, ici la proximité crée du lien, de la confiance et de l’ouverture aux autres. Chacun donne un coup de main quand il veut ou quand il peut, sans jamais être jugé, toujours dans la bonne humeur. (…)