Brûlage des déchets verts : une pratique qui perdure

Brûlage des déchets verts : deux études de l’Ademe identifient les pratiques et proposent des solutions alternatives.

La lutte contre le brûlage des déchets verts représente un enjeu économique, de sécurité et de santé publique. Si l’entretien du jardin génère en moyenne 160 kg de déchets verts par personne et par an, environ 15% des personnes ayant accès à un jardin ou un espace vert privatif déclarent avoir encore recours au brûlage de déchets verts en 2022, malgré son interdiction. Ceci principalement pour des raisons pratiques et économiques mais également en raison de la méconnaissance de solutions alternatives. Cette pratique responsable des émissions de polluants atmosphériques (particules fines notamment), peut également favoriser le risque d’incendie et limite le retour au sol de la matière organique.

Dans ce contexte, l’Ademe (l’Agence de la transition écologique) a réalisé deux études complémentaires : la première « Analyse sociologique des comportements liés au brûlage des déchets verts » apporte un éclairage sur la façon dont les particuliers gèrent les déchets verts issus de l’entretien de leur jardin et propose des axes de communication ciblés. A partir de l’analyse détaillée de vingt retours d’expérience, la deuxième « Solutions alternatives au brûlage pour valoriser les végétaux » met à disposition des collectivités des outils pratiques d’aide à la sélection et à la mise en place de solutions de gestions de proximité adaptées à leur territoire.

Une méconnaissance des conséquences du brûlage des déchets

L’étude sociologique révèle par exemple que les particuliers, tout comme certains élus et techniciens de collectivités, sont peu conscients de l’impact du brûlage à l’air libre sur la qualité de l’air et ses conséquences sanitaires.

Les particuliers interrogés témoignent aussi d’un déficit d’information, notamment sur la réglementation concernant le brûlage, pourtant l’interdiction constitue le premier frein à cette pratique. La moitié des personnes interrogées sont en attente d’accompagnement et d’information et 28% déclarent qu’elles seraient incitées à moins brûler si la verbalisation était effective. Pourtant, 84% des personnes qui pratiquent le brûlage de leurs déchets verts déclarent n’avoir jamais été sanctionnées.

Parmi les pratiques vertueuses, le recours au compostage est assez largement répandu, notamment en milieu rural. Le broyage, préalable à l’utilisation des déchets verts en compostage et en paillage, est encore trop peu courant. Le principal frein évoqué est l’absence d’équipement.

Les solutions et les alternatives au brûlage des déchets verts : un enjeu pour les collectivités

Parmi les pratiques vertueuses, le recours au compostage est assez largement répandu, notamment en milieu rural. Le broyage, préalable à l’utilisation des déchets verts en compostage et en paillage, est encore trop peu courant. Le principal frein évoqué est l’absence d’équipement.

Les déchets verts font partie du gisement des biodéchets. Ils représentent environ 12 % des déchets ménagers et assimilés (DMA) collectés et traités chaque année en France et par conséquent des enjeux économiques importants pour les collectivités. La mise en place de solutions alternatives au brûlage à l’air libre répond aux enjeux réglementaires, environnementaux et sanitaires et permet par ailleurs une meilleure gestion de ces déchets.

Ces solutions alternatives incluent des solutions de prévention (jardinage raisonné, éco-pâturage), des solutions de gestion de proximité (compostage individuel et collectif, broyage in situ), des solutions de gestion centralisée (collectes et traitement). Certaines sont plus vertueuses que d’autres, mais il importe que les collectivités aient connaissance d’un panel varié de solutions existantes, de manière à proposer à leurs usagers une complémentarité de solutions, adaptées à leur territoire.

Quelle que soit la stratégie des collectivités interrogées en matière de gestion des déchets verts ménagers, l’accent doit être mis sur la prévention grâce à différents modes de communication pour changer le regard des usagers sur les « déchets » issus du jardinage, pour qu’ils ne soient plus perçus comme des résidus dont il faut se débarrasser, mais comme une ressource végétale à valoriser localement.

Liens des études :