Dans le monde rural, les violences intrafamiliales sont souvent passées sous silence. Dans la Drôme, des élus se forment pour écouter et accompagner ces femmes qui en sont victimes. Ils se retrouvent parfois en première ligne face à des situations compliquées.
Texte et photos : Élodie Potente
Pour arriver à Aucelon (50 habitants), au cœur de la Drôme, la route est sinueuse et escarpée. Dans cette vallée parcourue par la Roanne, rivière bleu azur appréciée des baigneurs, on compte une dizaine de petits villages. C’est là que Joël Boeyaert exerce son deuxième mandat de maire. Ce Flamand d’origine, agriculteur retraité, est venu dans ce petit coin de paradis il y a une vingtaine d’années.
En marge de ses délégations de vice-président de l’intercommunalité du Pays Diois, il est devenu délégué aux questions de violences intrafamiliales, avec Valérie Joubert, maire de Poyols (70 habitants), elle aussi vice-présidente de l’intercommunalité. Les deux ont été formés sur le sujet par l’association les Chouettes, dont le siège se trouve à Die.
« 50 % des féminicides ont lieu dans les territoires ruraux où ne vit pourtant qu’un tiers des femmes. »