L’ABC, c’est le béaba

© CPIE de l’Orne

Quelles espèces vivent dans mon village ? Comment les protéger ? Et si vous proposiez à votre commune de mettre en place un Atlas de la biodiversité ?

Par Axel Puig

 

Lorsque l’on veut protéger la nature à l’échelle de sa commune (ou de son intercommunalité), la première étape est sans doute la constitution d’un Atlas de la biodiversité communale (ABC). « L’ABC permet de recenser la biodiversité du territoire, de sensibiliser les citoyens et de la prendre en compte dans les projets d’aménagement », informe Anaïs Jardin, chargée de mission biodiversité au sein du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) de la vallée de l’Orne.

Sur son territoire, qui s’étire autour de Caen-la-Mer, où l’urbanisation galope et le bocage recule, Anaïs accompagne des communes dans la réalisation de leur atlas. « La collectivité doit contacter l’Office français pour la biodiversité (OFB) qui va financer l’opération à hauteur de 80% et l’orienter vers un opérateur (NDLR : qui peut être un CEN, la LPO ou encore un bureau d’études privé). De notre côté, pour les inventaires, nous travaillons avec des associations naturalistes locales comme le groupe mammalogique normand. Nous demandons également aux habitants de participer en prenant des photos et en notant leurs observations. L’ABC doit travailler sur trois grandes familles d’espèces. La cartographie des habitats est obligatoire. À chaque fois, nous faisons des découvertes. Sur les communes de Colombelles et Giberville, nous avons par exemple recensé des grenouilles rousses alors qu’en vingt ans, l’espèce a régressé de 64% en Normandie », détaille Anaïs Jardin.

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Une grenouille, une mare

© CPIE de l’Orne

En moyenne, la réalisation d’un ABC dure trois ans et coûte, selon l’OFB, 40 000 € (le prix varie selon la superficie de la commune et l’implication ou non des habitants). S’en suit un volet préconisations. Dans le cas des grenouilles rousses de Giberville, cela s’est traduit par une proposition de création de mares pour favoriser la reproduction de l’espèce. Ailleurs, c’est par le maintien en friches ou une gestion différenciée d’une zone à fort enjeu qu’elle se traduit.

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Parfois, Anaïs et ses collègues du CPIE de l’Orne orientent des communes vers le dispositif Territoires engagés pour la nature (TEN) qui vise à faire émerger des plans d’actions en faveur de la nature.

 

Contacts :

CPIE de la vallée de l’Orne.

Tél. : 02 31 50 10 59.

www.cpievdo.fr

OFB : www.ofb.gouv.fr/abc