Un tiers des vertébrés et deux tiers des invertébrés mènent une vie trépidante, du crépuscule à l’aube, pour se nourrir, chasser, se déplacer, se reproduire…
Avec l’éclairage artificiel, amplifié par l’apparition des Leds, moins coûteuses et énergivores que les ampoules électriques, l’homme désoriente les habitants de la nuit. Comme la plupart des insectes nocturnes se fient aux étoiles et à la lune pour se déplacer, ils sont comme aspirés par les sources lumineuses artificielles et y tournent sans fin jusqu’à mourir d’épuisement. Ceci, avant même d’avoir pu polliniser les fleurs qui s’ouvrent la nuit ou encore trouver leur partenaire.Autres conséquences : confondues avec l’eau, les surfaces réfléchissantes des vitres, de l’asphalte ou des carrosseries attirent des diptyques et des éphémères qui viennent y pondre. Des populations entières sont ainsi décimées en une nuit.Plutôt que de plonger dans l’océan, les tortues de mer, à peine écloses, se tournent aussi vers la lumière de la ville au lieu de suivre le reflet de la lunesur les vagues…Au fil des pages, Johan Eklöf, zoologistes suédois, détaille la beauté et la fragilité des écosystèmes qui dépendent de la pénombre. Il rappelle à quel point elle est essentielle pour la santé humaine et nous invite à faire de l’obscurité notre alliée.Osons la nuit, Manifeste contre la pollution lumineuse, Johan Eklöf, 2022, 272 p., 19,90 €. Éd. Tana.