Vous reprendrez bien un peu de sapin ?

L’hiver, c’est le temps des conifères. Beaucoup peuvent finir dans votre assiette, y compris votre sapin de Noël ! Mode d’emploi.

Par Stéphane Perraud

“Pour consommer les aiguilles des conifères, il faut impérativement savoir les reconnaître. Si le pin, le sapin et l’épicéa sont parfaitement comestibles, le cèdre et surtout l’if sont toxiques », prévient Julia Georgallis, pâtissière britannique auteure du livre Comment j’ai mangé mon sapin de Noël. Voici quelques clés d’identification :­­­

• Le sapin : Aiguilles plates d’un vert brillant avec deux bandes blanches au revers, directement attachées à la branche. Cônes dressés vers le haut. La plupart des arbres de Noël sont des sapins. Il faut proscrire les arbres traités et évidemment ceux aspergés de peinture ou de paillettes !
• L’épicéa : Ressemble au sapin, mais son tronc est roux et sa couleur plus sombre. Grosse différence, ses cônes sont pendants. Les aiguilles, piquantes, sont plus rondes et font le tour du rameau. Elles laissent un minuscule pétiole sur la branche quand elles tombent. L’épicéa bleu est le plus gouteux de tous les résineux, avec des saveurs de vanille et d’orange.
• Le pin : Gros cônes tombants avec de grosses écailles. Aiguilles fines regroupées en faisceaux de deux, trois ou cinq, moins gouteuses que celles du sapin. Mais le pin produit d’excellents pignons.
• Le cèdre : Petites aiguilles dures et piquantes, vertes ou bleutées rassemblées en rosaces. Petits cônes lisses et ovales dressés vers le haut. Toxique.
• L’if : Conifère non résineux très toxique. Aiguilles molles et non piquantes. En les écrasant, on ne retrouve pas l’odeur caractéristique de résine. Tronc orange et ocre à l’écorce écailleuse. L’if porte des petites graines rouges. Impossible de se tromper.

Précautions de cueillette : Utilisez des gants. Coupez l’extrémité de quel-ques branches, retournez-les pour que les aiguilles forment une flèche vers le haut. À l’aide de ciseaux, coupez les aiguilles en remontant pour qu’elles tombent directement dans votre récipient. Pensez à bien les rincer.

 

Recettes faciles :

Œufs marinés à la betterave et au sapin

Faites bouillir 8 œufs pendant 7 minutes et plongez-les dans l’eau froide. Retirez la coquille. Dans une casserole, chauffez 600 ml de vinaigre de cidre avec 75g de sel marin et 100g de cassonade. Disposez dans un bocal épais stérilisé une petite betterave rouge crue pelée, une poignée d’aiguilles de sapin ou d’épicéa et les œufs. Recouvrez avec le vinaigre. Fermez soigneusement le bocal.

Une fois refroidi, placez-le 36 heures au réfrigérateur. Vous pouvez remplacer le vinaigre de cidre par du vinaigre de sapin. Dans ce cas, divisez par deux la quantité d’aiguilles. Mangez ces œufs rapidement pour qu’ils restent souples. Mais vous pouvez aussi les conserver bien plus longtemps si vous acceptez qu’ils durcissent.

Infusion de résineux

Faites bouillir une poignée d’aiguilles de pin, de sapin ou d’épicéa dans l’eau. Laissez infuser 6 minutes. Ajoutez un filet de citron et du miel.C’est un bon antiseptique des voies respiratoires.

Sirop de sapin

Faites chauffer dans 2 litres d’eau le jus de 10 citrons et quelques zestes, 700 g de sucre et 400 g d’aiguilles de sapin. Portez à ébullition, baissez le feu et laissez mijoter 2 heures. Passez le sirop au chinois plusieurs fois pour éliminer les aiguilles. Transvasez dans une bouteille stérilisée.

Vinaigre de sapin

Lavez, séchez puis hachez finement 100 g d’aiguilles de sapin (même sèches) et placez-les au fond d’un bocal de 1 litre, stérilisé. Faites chauffer 1 litre de vinaigre de cidre dans une casserole à feu moyen sans laisser bouillir. Recouvrez les aiguilles de vinaigre chaud. Fermez le bocal et laissez infuser entre deux semaines et trois mois. Le vinaigre est prêt quand les aiguilles tombent au fond. Transférez- le alors dans un second bocal stérilisé en retenant les aiguilles avec une passoire.

Truite fumée

Enveloppez un filet de truite frais dans un mélange d’aiguilles de résineux, de sel, de cassonade, de betteraves râpées et de jus de citron, puis entourez le poisson d’un film plastique. Placez-le sous un poids 36 heures au réfrigérateur, en le retournant une fois à mi parcours.

Laissons pousser les sapins !

Et si, cet hiver, on s’abstenait d’acheter un arbre de Noël pour se contenter de jolies branches ramassées à l’occasion d’une promenade en forêt ? Chaque année en France, on coupe environ 5 millions de sapins pour les fêtes de fin d’année. Ces arbres n’ont en moyenne que 5 à 15 ans, alors qu’ils peuvent vivre plusieurs siècles et capter du CO2 tout au long de leur croissance… Un vrai geste pour l’environnement.

 

Aller plus loin :
– Comment j’ai mangé mon sapin de Noël, de Julia Georgallis, Ed. Le Rouergue, 144 p., 19,50 € – Pour acheter un sapin non traité, consultez le site de l’Association française du sapin de Noël naturel : www.afsnn.fr